Juste des nouvelles

Publié le par Lolotte

Des nouvelles, parce que l'on m'en demande. Merci de vous en inquiéter.

Deux ans après avoir cessé toute activité sur ce blog de cuisine, j'y reviens comme dans mon espace de décompression. Je vais mal et je vis une à nouveau une situation professionnelle difficile, qui nuit à ma santé et a des conséquences néfastes sur ma vie privée.

Parce que oui, je vis maintenant avec mon chéri que j'ai rencontré dans la société ou je travaille (au moins, elle m'aura apporté ce point positif). Et meme mieux, j'ai eu la surprise il y a peu de découvrir que j'allais etre maman. Projet qu'au fond de moi je repoussais jusqu'à ce qu'enfin, je parvienne à me stabiliser professionnellement et parce que, "ca ne se fait pas de faire cela à un employeur au départ d'une collaboration".

Sauf que là, j'en ai eu ras-le-bol de repousser un si beau projet pour des raisons qui sont toujours celles des autres. Alors oui, je vais l'assumer mais non, je ne pense pas que j'ai à payer pour l'incompétence d'un responsable et pour une situation qui était de toutes manières pourrie depuis un bon moment déjà. Tout cela juste parce que je suis enceinte et que, je serais une profiteuse si dans cette situation malheureuse, je suis en plus enceinte.

Je vous explique. J'ai postulé il y a deux ans pour un poste en Suisse (je suis frontalière, je travaille en Suisse mais vit en France ou j'y paie mes impots) mais j'ai été coiffée au poteau par une ancienne collaboratrice de la société qui avait arreté de travaillé mais décidé de reprendre son activité à ce moment-là. Forcément, en tant qu'externe à cette période-là, je ne faisais pas le poids. Cependant, mon profil et ma candidature ayant été appréciés par la personne qui aurait du etre ma responsable, celle-ci m'a réorientée sur un poste d'un tout autre type avec l'un de ses collègues; type de poste pour lequel je n'avais pas l'ombre d'une expérience similaire préalable, ce que je n'ai jamais caché. J'aurais donc du découvrir 1) cette nouvelle entreprise, 2) cette nouvelle industrie, 3) ces nouveaux produits, 4) ces nouvelles fonctions, etc... Bref, j'avais tout à apprendre. C'est bien, c'est motivant! Qu'à cela ne tienne, n'en étant encore qu'à mes débuts de carrière, il faut bien se lancer et acquérir de l'expérience. Forte de ma motivation d'apprendre et d'entreprendre (et probablement de ma naiveté également), j'ai cru dur comme fer aux paroles de ce futur responsable qui s'engageait à me soutenir et me former sur le tas. Rien de tout cela n'a au lieu.

A ce jour, je ne dispose meme pas du minimum vital d'une description de poste. Tout le monde vous donne de jolis noms à vos projets et attends que vous fournissiez quelque chose, mais derrière, personne ne sait en fait ce qu'il attend de vous ni n'est capable de vous le détailler. Mais c'est normal apparemment, le marketing, c'est un peu "flou"...Donc je m'accroche. Je voulais bien faire, j'ai essayé malgré tout d'apprendre ce que je pouvais par moi-meme et de faire, encore et encore, et de devenir autonome, tout d'abord en allant de moi-meme demander à mes collègues s'ils voulaient bien m'aider à comprendre les méthodes de travail, à clarifier les objectifs. Personne n'a jamais le temps. Ma frustration et ma peur de ne pas satisfaire ma hiérarchie et d'etre licenciée ont grandi. Et surtout, avec tout cela, j'ai peu à peu perdu tout intéret pour le domaine d'activité et ma motivation, sombrant peu à peu.

Cependant, j'ai continuellement appelé à l'aide mon responsable, lui glissant d'abord que j'éprouvais des difficultés à travailler sans que les objectifs ni les méthodes de travail soient claires. Je lui ai aussi demandé de me dire ce qu'il pensait de ce que je fournissais, afin que je puisse progresser et rectifier aussi ce qui pouvait ne pas correspondre à ses attentes. Je lui ai demandé plus de coaching. Après analyse, il est incapable de communiquer clairement ce qu'il attend lorsqu'il énonce des projets/objectifs qu'on doit mener (au point que j'ai fini par penser que je devais etre une idiote finie qui ne comprends rien). Il est incapable de communiquer tout court. En fait, mes collègues expérimentés car présents dans la société depuis des années reconnaissent que j'ai totalement été laissé en plan, sans aide, que ce n'est pas normal. Ils confirment qu'à leurs débuts (sous d'autres responsables), on leur a montré et expliqué comment faire et que meme s'ils ne sont pas satisfait de l'absence de compétence de notre responsable pour gérer son équipe et son absence de clarté, ils peuvent faire malgré tout leur job sans avoir besoin de son aide puisqu'ils savent quoi fournir et ils comprennent mon désarroi. Leur avantage: ils n'ont pas besoin de lui (et ca l'arrange!) Cependant, personne ne prendra évidemment position pour moi officiellement...Et surtout, je me suis peu à peu convaincue inconsciemment que la raison de cette situation était plus vraisemblablement due à mon incapacité à comprendre, je dois etre débile puisque je n'arrive pas à m'en sortir. Et meme si je veux me battre et ne supporte pas de me sentir fainéante, je n'arrive plus à me convaincre d'essayer de "faire quelque chose". Parce que bien que je sois consciente que tout ne peut pas etre parfait dans un boulot, juste essayer de faire quelque chose pour rendre quelque chose et créer du vent autour, ca n'est pas moi. J'ai besoin de trouver un minimum de sens à ce que je fais.

La seule "solution" que mon chef me proposera sera d'organiser un rendez-vous avec les ressources humaines (RH) qui ne cherchent meme pas à comprendre et me conseillent directement de chercher un autre job si je ne me plais pas dans le mien. Comme motivation, y'a mieux et si je pouvais claquer des doigts pour trouver un autre job, croyez-bien que je le ferais!...

Je continue de lutter et finalement, je craque et je fais un burn-out. Mais je continue de venir travailler parce que je ne veux pas que l'on pense que je me complais dans la facilité et que je fais du cinéma. Malheureusement, je ne peux pas le cacher longtemps, j'arrive de plus en plus tot au boulot pour pouvoir en partir le plus tot possible, je commence à compter à quelle heure je peux partir pour avoir fait mes heures, à peine meme après avoir pointé le matin en arrivant (moi qui pendant de longues années était habituée à travailler sans compter, sans me ménager, y compris les weekends et espérant secrètement que je serais un jour récompensée pour mes sacrifices). Mais surtout, le collègue qui souhaitait m'embaucher au départ s'en rendant compte et se demandant pourquoi mes habitudes changeaient, je me suis totalement écroulée en larmes. Cela faisait déjà plusieurs semaines que je passais mon temps à pleurer au bureau, me cachant tant bien que mal et m'enfermant dans mon bureau avant que la collègue avec laquelle je ne le partage n'arrive. Apparemment, elle comprend ma situation, plusieurs personnes se sont d'ailleurs déjà rendues compte qu'il n'était pas normal et surement pas facile pour moi, qu'on me laisse totalement à moi-meme. C'est facile de vous demander de quand meme "faire des propositions" sur comment vous procéderiez sur tel ou tel projet quand on ne vous a absolument rien montré. Je me hais de ne pas trouver en moi toutes les ressources pour effectuer mon job, comment font les autres?? Oui je sais, ils ont déjà confiance en eux meme s'ils ne font pas forcément mieux...

Cette collègue me tend apparemment la main et s'arrange avec mon responsable pour que je travaille pendant quelque temps pour elle, inofficieusement, au moins le temps de me requinquer un peu. Vous allez me dire, c'est bien, entreprise et hiérarchie humaine... En meme temps, je commence aussi une psychothérapie et suis sous anti-dépresseurs pour tenter de sortir un peu la tete de l'eau. Sauf que mon responsable a commencé à ne meme plus me dire bonjour, que j'ai bien senti que les gens autour de moi commencaient à se poser des questions et à penser que j'étais une nulle et que, dans le dos de tous, il s'est arrangé pendant les congés de Noel de ma collègue avec les RH pour me faire une "proposition" qui s'avère etre une proposition de départ à l'amiable, prétextant que c'est pour mon bien parce que je ne m'épanouis pas dans ce poste et qu'ils me laissent 6 mois pour finir ce projet avec ma collègue afin de finir sur une note positive et qu'ils n'ont aucun problème à me recommander positivement pour d'autres postes. Quésako que cette embrouille? J'ai été très choquée car je n'ai pas pu me préparer à cet entretien. Bien sur que je ne m'attendais pas à une augmentation, mais lui ayant demandé la veille si je devais me faire du souci, sa réponse fut un souriant "Mais non, il n'y a pas de quoi!" Les RH insistent aussi sur le fait que la seule autre option serait de me licencier, ce qui serait (et qui sonne un peu comme de l'intimidation), je cite: "beaucoup plus difficile à supporter pour moi psychologiquement étant donné mon état de santé déjà fragile". Je tique surtout sur le fait que sur le fait que si je signe, cela équivaut à une démission pour la France et que je n'aurais pas droit aux allocations chomage pour me retourner, si besoin d'y recourir bien évidemment. Ceci est confirmé par le Comité de Défense des Frontaliers qui me déconseille fortement de signer cela en m'expliquant que contrairement à un départ à l'amiable en France, l'inspection du travail francaise n'ayant pas droit de regard sur ce qui se passe en Suisse, je serais considérée purement et simplement comme démissionnaire. En précisant aussi que c'est une pratique de plus en plus employée par les entreprises suisses pour se décharger, alors que les droits sociaux étant bien faibles en Suisse par rapport à la France, ils n'auraient aucun mal à me licencier meme sans invoquer de motif puisque tous les jours, ils voyent des gens se faire virer par téléphone sans meme avoir eu le temps de se rendre à leur boulot le matin, du jour au lendemain! Alors effectivement, qu'est-ce qui empeche ma société de le faire, si déjà ils ne veulent pas s'encombrer d'un "boulet" comme moi?

La seule solution reste alors d'etre licenciée, ce qui serait un moindre mal sans compter bien sur le préjudice moral de la situation. J'ai beau avoir une éthique et ne pas vouloir profiter du système, pourquoi irais-je me tirer dans le pied et renoncer à une aide si je viens à etre en difficulté moi aussi? Je l'explique à ma collègue, qui par ailleurs était furieuse de la facon de s'y prendre de mon responsable et des RH, d'une parce que ca me détruisait un peu plus, de l'autre parce que ca remettait en cause ce pour quoi elle s'était engagé avec moi par rapport à la hiérarchie. Et enfin parce que pendant ses vacances elle était en contact avec mon chef parce qu'il voulait organiser une réunion avec elle et moi pour voir ou j'en étais de mon projet avec elle et envisager la suite. Mais il l'a prise pour une andouille. Je m'engage évidemment à continuer de mener mon projet pour elle du mieux que je peux malgré les circonstances.

Situation "cocasse" à la machine à café. Je venais d'apprendre les intentions de mon entreprise quand un collègue auquel je n'ai jamais à faire et auquel je ne parle pas spécialement me jette un "alors, j'ai appris que tu nous quittais bientot?" Pardon? Je fais l'idiote, "ah bon? première nouvelle". "Mais si, tu ne pars pas en février?". "Euh, pas que je sache"...Preuve que si moi je n'ai jamais rien dit à personne, d'autres se sont racontés je ne sais quoi sur mon compte et étaient au courant avant moi...

Il y a aussi cette collègue avec laquelle j'ai sympathisé mais je me garde de tout raconter, qui m'explique que son ancien responsable (avec lequel je n'ai pas vraiment eu à travailler), n'est pas du tout content de constater comment mon chef m'a laissé m'engluer...C'est gentil de le voir meme si cela ne change pas grand chose pour moi...Mais je comprends que les gens ne vont pas risquer des ennuis pour me soutenir.

Ma collègue, à laquelle je rapporte donc momentanément, m'apprend alors que le chef du service m'a en grippe pour une raison indéterminée depuis que j'ai mis les pieds dans l'entreprise donc avant meme que rien ne se soit passé. Il ne faut pas chercher à comprendre, et en parlant avec mon N+2 (le chef de mon chef, qui était au courant) auquel j'ai quand meme dit ma facon de penser posément face à ce total manque de refus de communication (je suis dans le bureau attenant au sien!) et de simple respect des gens, j'apprends qu'il est conscient que ce n'est pas la meilleure facon d'agir mais qu'il "laisse mon chef gérer son équipe". Bref, il s'en lave gentiment les mains. Poncepilate quand tu nous tiens! Mais je dois quand meme "ne pas le prendre comme une remise en cause des mes capacités et puis passer outre"...????

Je m'investis alors du mieux que je peux avec ma collègue pour qu'elle soit satisfaite et aussi pour montrer que dans des conditions normales de travail, je peux faire ce qu'on me demande! Ma collègue est satisfaite de ce que j'ai présenté à tous les grands pontes du service après 6 mois alors que je crevais de peur, meme si je dois améliorer ma confiance en moi pour etre convaincante. Mais qu'étant donné les circonstances difficiles et le fait que personne dans la hiérarchie ne croit en moi, c'est bien. Je me dis que je peux compter sur elle pour une recommendation ultérieure favorable pendant ma recherche d'emploi.

Je savais que la situation ne s'améliorerait plus franchement et qu'il m'était préférable de chercher un autre emploi, ce que j'avais commencé. Le licenciement ne venait toujours pas pour une raison inexpliquée puisque c'était apparemment ce qui me pendait au nez, mon responsable lui-meme m'indique deux autres postes dans l'entreprise auquel je postule. Ben voyons, si je pars, ils ne perdent pas le poste et peuvent embaucher une autre personne derrière! Alors que s'ils me licencient, pas sur!! Je doute qu'ils me fassent la charité...

De toutes facons, depuis il a largement confirmé son incapacité à communiquer et à faire face, ainsi que son hypocrisie, en me saquant totalement lors de mon évaluation annuelle. Lors de la proposition de départ à l'amiable, il n'avait soit-disant rien à me reprocher (cf. plus haut). Comme par hasard et après avoir refusé de signer, son discours a changé. S'il reconnaissait "timidement" la bonne volonté que j'ai démontré pour m'approprier ce poste, il trouvait que mes résultats étaient bien trop faibles par rapport à tous mes diplomes "qui font qu'on s'attend que des personnes comme moi sachent faire un boulot, et que de toutes facons, il n'est pas possible que ce travail (ou plutot ces conditions) m'ait fait déclarer une dépression".

Je suis allée trouver mon N+2 qui m'a lui-meme confirmé qu'effectivement qu'ils étaient conscients de s'y etre très mal pris avec moi, que c'était pour cela qu'ils avaient envisagé les choses différemment avec les deux jeunes nouvelles recrues du groupe (heureuse d'avoir servi de terrain d'essai), qu'il était conscient que mon chef n'a jamais discuté avec moi pour trouver des solutions mais juste voulu me faire partir mais qu'il devait le laisser gérer son équipe...Il m'a cependant conseillé d'argumenter contre les propos de mon chef quant à cette mauvaise évaluation et lui a demandé de les modérer quelque peu.

Par ailleurs, ma collègue m'annonce qu'à l'issu de mon projet avec elle, je n'ai malgré tout pas convaincu la hiérarchie ni les collègues interviewés pour faire ce travail, que cette hiérarchie ne pense pas que j'ai pu accomplir ce travail par moi-meme, que c'est de toute facon mort pour moi ici, et d'autres joyeusetés. Je n'attends de toutes facons plus de félicitations mais quand meme un minimum de respect...Je "dois" partir. Je cherche d'ailleurs toujours activement depuis quelques temps un autre travail. Mais vous connaissez la réalité du marché de l'emploi aussi bien que moi, diplomes ou pas...

Et là, je découvre que je suis enceinte. Oui c'était aussi un projet, ma thérapie et des discussions avec le médecin ont abouti sur le fait que c'était peut-etre LE moment de privilégier ma vie personnelle, peu importe le reste, et bien que je ne sois pas convaincue non plus que ce soit le meilleur moment. Mais c'est quand le meilleur moment? On peut l'attendre longtemps, non? Cela fait des années que je repousse l'échéance d'abord parce qu'il faut trouver du travail et que je ne trouvais que des CDD. Ensuite parce que, non, décemment, je ne peux pas faire "ca" à un employeur dans les premières années, il risquerait de me le reprocher et m'avoir dans le nez. Sauf qu'à force de chercher à etre irréprochable avec tous ces employeurs sur tous les plans, je n'ai jamais rien gagné de plus jusqu'à maintenant. Au contraire, j'ai souvent été traitée comme si je n'étais rien à maintes reprises. Si ce n'est pas pour une raison, c'est pour une autre. Ce n'est jamais comme il faut...

Alors cette grossesse est peut-etre un cadeau de la vie, un signe. Je n'ai pas envie de la vivre comme ce qui m'empeche de dépasser cette situation professionnelle qui s'enlise et qui me bouffe et donc ruine ma vie personnelle en prime. Je creve de peur de ne jamais retrouver du boulot, d'etre une incapable finie, ...Ils m'ont pris le peu de confiance en moi que j'avais.

Et là, j'ai l'impression que ma collègue se désolidarise et m'achève de son jugement de bien-pensante. Apparemment, mon raisonnement de ne pas abandonner mes droits au chomage n'est pas assez "noble" et je devrais assumer les conséquences de ce choix d'etre enceinte et démissionner purement et simplement. Parce que "elle", quand elle s'est retrouvée dans une situation difficile (15 ans avant, la situation était peut etre moins bouchée sur le marché de l'emploi et de toutes facons, les allocations chomage suisses ne sont pas épaisses), elle n'est pas allée toquer à l'agence pour l'emploi suisse "comme font tous les autres" (elle aurait rajouté "mécréants" que ca ne m'aurait pas plus choquée...) mais elle a trouvé un job comme femme de ménage dans un hopital. Je peux faire pareil après tout. Oui certes. Enfin enceinte, on va pas me prendre non plus et je ne rechignerai pas à recourir à ce type d'emploi mais si je respecte tous les types de métiers et ceux qui les font, j'ai quand meme bossé dur pendant de longues études pour viser autre chose, au moins dans un premier temps. Par ailleurs, cela ne fait malheureusement pas bonne figure auprès de beaucoup de recruteurs qui vous disent que vous ne devez pas etre très bon si vous n'avez trouvé que "ca", si si....la difficulté à trouver du boulot pour les gens bardés de diplome est la meme que pour tout le monde, voire pire car on attend que vous sachiez tout sur tout. Et puis le lendemain, je me suis dit que l'annonce de ma grossesse avait peut etre provoqué un choc chez elle car elle n'a pas pu avoir d'enfants, ayant trop attendu par rapport à sa carrière. Aurait-elle fait le meme choix de démissionner de sa place comme elle l'a fait si elle avait eu ou attendait un enfant à cette époque? On dit que chacun voit midi à sa porte...ne puis-je pas le voir à la mienne? Oui, il n'y a pas si longtemps les aides sociales n'existaient pas et elles n'existent toujours pas dans d'autres pays ou j'ai d'ailleurs résidé. Donc pour des raisons diverses et variées et au simple nom de ma grandeur d'ame, je devrais renoncer à un droit quand je m'acquiers en retour de mes devoirs (e.g. je paie mes impots comme tout le monde et je cotise comme tout le monde au chomage que je sache). Mais oui, c'est vrai que j'ai peur de ne jamais retrouver de boulot, surtout après une situation désastreuse, ne pouvant pas compter sur des recommendations d'employeurs et n'ayant pas de réseau professionnel particulier (pour cela, j'imagine qu'il faut avoir pu travailler dans un environnement serein...)

Je me suis pris une claque. Mais vous vivez seulement d'amour et d'eau fraiche, vous? Et elle? Je me suis sentie comme la dernière des profiteuses par rapport à mon analyse de ma situation, alors que j'ai toujours tout fait pour ne jamais etre au chomage, quitte à prendre le premier emploi dans mes cordes qui venait au détriment de prendre le temps nécessaire de peut-etre trouver ce qui me conviendrait le mieux. De toutes facons, on ne peut jamais savoir avant de s'y retrouver si ca va bien aller ou pas. Elle pense que vu que je sais que je dois changer de boulot et que ni l'entreprise ni moi n'avons plus la volonté de bosser ensemble, alors cela serait "profiter" d'un congé maternité payé et je me sentirais mieux personnellement d'assumer cela en acceptant d'etre sans ressources. Selon elle, il serait mieux que je parte sans attendre, parce que je dois comprendre que le monde est petit et que le directeur du département a un réseau tellement puissant qu'il peut faire et défaire une carrière, et que ca me pourrira encore plus mes chances de retrouver du boulot si j'attends pour démissionner ou d'etre licenciée. Parce qu'après tout, pour elle, je ne peux pas à attendre que l'entreprise prenne une mesure. Quand je lui fais remarquer que j'avais été honnete dès le départ sur la raison de mon refus de partir à l'amiable et que j'ai fait mon possible malgré la dépression pour assurer pour elle par respect pour l'engagement que j'avais pris envers elle (je lui suis extremement reconnaissante de m'avoir aidée, me sens redevable en un sens, mais en réfléchissant je ne l'ai pas forcée non plus), elle me répond maintenant que "oui, tu étais payée pour ca!". Euh...bien évidemment, oui, j'étais payée donc je devais bosser. Mais si j'étais si m'en foutiste que cela, j'aurais aussi pu (et peut-etre du??) sciemment ne plus rien faire pour qu'on me licencie plus vite. C'est juste que j'ai énormément de mal à me comporter ainsi, tout en sachant que je ne gagne plus rien à essayer de me pousser à faire le minimum. Parce que dans ces conditions, et la perte totale d'envie de faire quoi que ce soit, professionnellement et personnellement, on se culpabilise parce que c'est plus fort que soit, on ne peut tout simplement "plus".

Je n'ai envie de profiter de personne, sinon pourquoi cela me rendrait-il malade? Je ne souhaite à personne de se retrouver en dépression avec la peur maladive de ne pas pouvoir travailler et de ne pas pouvoir subvenir à mes besoins, ceux de ma famille et de ne pas pouvoir payer les traites de ma maison. Névroses que je travaille à réduire pour arriver à faire un peu confiance à la vie et à me faire aussi un peu confiance pour moins me torturer l'esprit. On a tous (eu) des réflexes moralisateurs et des jugements sur d'autres personnens. Je ne sais pas pour vous mais les miens se sont radoucis le jour ou j'ai compris que je n'avais pas vu venir que je sombrais et que j'ai compris que, ca peut arriver à tout le monde et que donc, bien qu'il puisse y avoir de réels profiteurs dans la vie, ce ne sont pas forcément toujours ceux que l'on pense. Et qu'il y a une majorité de gens qui veut s'en sortir et sont des gens bien meme s'ils doivent "s'abaisser" à pointer au chomage. Je ne vois pas pourquoi j'irais abandonner mes droits sociaux quand j'en ai. Pour moi, bien que ma santé prime, ce serait comme renoncer et leur dire que je suis faible et qu'ils ont eu raison d'agir ainsi avec moi.

Surtout que je vois mal comment, si j'ai tellement mauvaise réputation d'après ma collègue, celle-ci serait vraiment meilleure parce que je leur fait la fleur de partir sans bruit, en ne leur bloquant pas mon poste pendant plusieurs mois, etc.. J'imagine que si mon responsable ou n'importe qui d'autre souhaite me mener la vie encore plus dure une fois que j'aurais quitté l'entreprise, meme de mon plein gré, rien ne les en empechera au détour d'un coup de fil qui leur sera passé par un futur recruteur de me descendre en toute impunité. Bien sur que la situation est malsaine mais pourquoi devrais-je avoir des principes alors qu'on n'a pas respecté ceux qu'on aurait du avoir à mon égard. Alors qu'est-ce que j'ai de plus à perdre? (J'essaie aussi de me rassurer)

Qu'en pensez-vous? Suis-je vraiment complètement folle et en plus, profiteuse?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
lolotte que deviens tu ? Joyeux Noel ! Bises
Répondre
C
Lovely blog. Thanks for sharing with us.This is so useful.
Répondre
D
hello Lolotte, que deviens tu ? je désespère de te revoir un jour sur ton blog....
Répondre
A
J ai vecu il ya moins d un an ume situation + - identique et devine ou je travaille En Suisse....mais avec des sups hierarchiques francais encore pires que les anciens qui etaient Suisses!
T
De temps en temps je repasse sur ton blog pour prendre de tes nouvelles. Et je suis heureuse d'en lire même si on sent que tu luttes! Mais effectivement, s'occuper de soi et de sa vie perso, de sa<br /> famille ça permet de rééquilibrer sa vie et de repenser ses priorités. Quand beaucoup de choses partent à vau l'eau, il est bon chaque jour de se dire: "bon alors, je fais quoi pour moi aujourd'hui<br /> qui va m'apporter bien être et plaisir".<br /> Autre chose, quand j'ai été bien au fond du trou aussi, cette petite citation d'Alain Chabat (oui le commique) m'a aidé: "Chaque matin il t'appartient de décider: soit rien n'est grave, soit tout<br /> est grave". A très bientôt!
Répondre
D
coucou lolotte que deviens tu ? merci de donner des nouvelles.
Répondre